رد: متابعة الصفقات السعودية -الفرنسية
L'optimisme de l'Elysée s'appuyait sur deux documents saoudiens, un ordre royal édicté en juin et un contrat signé par la partie française et saoudienne.
Paris comptait beaucoup sur une signature, voire une promesse d'achat, de missiles de défense aérienne de courte portée proposés par Thales. Un contrat estimé au total à 4 milliards d'euros. Mais Ryad est resté silencieux sur Mark 3.
On en sait un peu plus sur ce qui s'est passé en Arabie Saoudite sur Mark 3, un programme de renouvellement des systèmes de défense aérienne, lors de la visite de François Hollande il y a plus d'une semaine maintenant. Plus précisément, il ne s'est rien passé. Selon des sources concordantes, la délégation française s'est fait balader sur ce dossier par les Saoudiens en dépit de la volonté de l'Elysée d'avancer sur Mark 3, qui était en haut de la pile des dossiers prioritaires de François Hollande... et des bonnes relations diplomatiques entre la France et l'Arabie saoudite. Quand François Hollande a évoqué le sujet avec le Roi Abdallah, ce dernier a conseillé aux Français d'aller en discuter avec le ministre de la Défense, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, qui lui-même a renvoyé sur le vice-ministre de la Défense, le prince Salmane ben Sultan. Pour finir, ce dernier aurait dit à la délégation française qu'il n'avait pas instruction sur ce dossier. Une très mauvaise surprise. Clairement une claque pour la France et son président ainsi que pour Thales. Au sein du groupe d'électronique, la déception était grande à l'issue de cette visite qui avait généré beaucoup d'espoirs. En partant d'Arabie Saoudite, François Hollande a toutefois demandé à l'ambassadeur, Bertrand Besancenot, de maintenir la pression sur Ryad sur ce dossier.
Un ordre royal pour Mark 3
Avant de s'envoler vers l'Arabie Saoudite, l'Elysée avait pourtant bien l'intention de revenir à Paris au mieux avec le contrat Mark 3 en poche estimé à 4 milliards d'euros en deux phases (2,5 puis 1,5 milliard d'euros), sinon avec une promesse du roi de le signer prochainement. L'Elysée avait donc bon espoir. Cet optimisme s'appuyait sur deux documents saoudiens, un ordre royal édicté en juin et un contrat signé par la partie française et saoudienne. Seule une signature manque pour que le contrat puisse être mis en vigueur, celle du prince héritier et ministre de la Défense. Mais la préparation de la visite de François Hollande entre les deux pays avait généré des craintes sur ce dossier alors que début décembre les clignotants semblaient encore au vert. Des craintes qui ont été confirmées a posteriori. Seule bonne (?) nouvelle, les Saoudiens n'ont pas annoncé aux Français qu'ils ne voulaient plus de ce contrat. Mais certains observateurs de ce dossier et du royaume estiment que les Saoudiens ne disent jamais vraiment clairement qu'ils ne veulent pas d'un contrat. "Il faut comprendre certains signes", rappelle un industriel bon connaisseur de l'Arabie Saoudite.
Échec ou pas ?
Pour le moment, au sein de Thales, on reste prudent sur la façon d'interpréter la non décision de Ryad. Mais le travail de décryptage est nécessaire pour relancer ou pas une offre de Thales en Arabie Saoudite. Plusieurs raisons sont aujourd'hui avancées pour expliquer l'échec de la visite de François Hollande sur ce dossier. Les Américains ont-ils eu un pouvoir de nuisance sur la signature du contrat ? Depuis plus de six mois, Lockheed Martin fait le forcing pour fournir au royaume des missiles Patriot PAC-3. "Il est plus facile de faire dérailler un contrat que de l'obtenir", explique-t-on à La Tribune.Ou est-ce des divergences dans la famille royale ? "L'Arabie Saoudite n'est pas la France où tout le monde est contraint de marcher en rang serré derrière l'Elysée une fois la décision prise", note un bon observateur de l'Arabie Saoudite, sous-entendant que la parole du roi peut être remise en cause au sein de la famille royale. Ou enfin est-ce que l'audit sur toutes les négociations en cours et les contrats à la signature lancé cet automne par le prince Bandar ben Sultan ben Abdelaziz Al Saoud, chef des services de renseignements, n'est pas achevé ? Ce qui aurait reporté la décision de l'Arabie Saoudite. Des questions pour le moment sans réponse.
Le missile Crotale en question ?
Des sources industrielles concurrentes de Thales interrogées estiment quant à elles que l'offre française ne correspond plus aux souhaits des Saoudiens. Clairement, assurent-elles, Ryad ne veut plus des Crotale NG, un missile de défense aérienne de courte portée. D'autres estiment enfin que Thales et ODAS, qui représente les intérêts commerciaux des groupes d'armement français dans le royaume, doivent revoir leur offre industrielle. A suivre.
Mégacontrat : comment la France a été baladée par l'Arabie Saoudite
DÉFENSE
DÉFENSE
L'optimisme de l'Elysée s'appuyait sur deux documents saoudiens, un ordre royal édicté en juin et un contrat signé par la partie française et saoudienne.
Paris comptait beaucoup sur une signature, voire une promesse d'achat, de missiles de défense aérienne de courte portée proposés par Thales. Un contrat estimé au total à 4 milliards d'euros. Mais Ryad est resté silencieux sur Mark 3.
On en sait un peu plus sur ce qui s'est passé en Arabie Saoudite sur Mark 3, un programme de renouvellement des systèmes de défense aérienne, lors de la visite de François Hollande il y a plus d'une semaine maintenant. Plus précisément, il ne s'est rien passé. Selon des sources concordantes, la délégation française s'est fait balader sur ce dossier par les Saoudiens en dépit de la volonté de l'Elysée d'avancer sur Mark 3, qui était en haut de la pile des dossiers prioritaires de François Hollande... et des bonnes relations diplomatiques entre la France et l'Arabie saoudite. Quand François Hollande a évoqué le sujet avec le Roi Abdallah, ce dernier a conseillé aux Français d'aller en discuter avec le ministre de la Défense, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, qui lui-même a renvoyé sur le vice-ministre de la Défense, le prince Salmane ben Sultan. Pour finir, ce dernier aurait dit à la délégation française qu'il n'avait pas instruction sur ce dossier. Une très mauvaise surprise. Clairement une claque pour la France et son président ainsi que pour Thales. Au sein du groupe d'électronique, la déception était grande à l'issue de cette visite qui avait généré beaucoup d'espoirs. En partant d'Arabie Saoudite, François Hollande a toutefois demandé à l'ambassadeur, Bertrand Besancenot, de maintenir la pression sur Ryad sur ce dossier.
Un ordre royal pour Mark 3
Avant de s'envoler vers l'Arabie Saoudite, l'Elysée avait pourtant bien l'intention de revenir à Paris au mieux avec le contrat Mark 3 en poche estimé à 4 milliards d'euros en deux phases (2,5 puis 1,5 milliard d'euros), sinon avec une promesse du roi de le signer prochainement. L'Elysée avait donc bon espoir. Cet optimisme s'appuyait sur deux documents saoudiens, un ordre royal édicté en juin et un contrat signé par la partie française et saoudienne. Seule une signature manque pour que le contrat puisse être mis en vigueur, celle du prince héritier et ministre de la Défense. Mais la préparation de la visite de François Hollande entre les deux pays avait généré des craintes sur ce dossier alors que début décembre les clignotants semblaient encore au vert. Des craintes qui ont été confirmées a posteriori. Seule bonne (?) nouvelle, les Saoudiens n'ont pas annoncé aux Français qu'ils ne voulaient plus de ce contrat. Mais certains observateurs de ce dossier et du royaume estiment que les Saoudiens ne disent jamais vraiment clairement qu'ils ne veulent pas d'un contrat. "Il faut comprendre certains signes", rappelle un industriel bon connaisseur de l'Arabie Saoudite.
Échec ou pas ?
Pour le moment, au sein de Thales, on reste prudent sur la façon d'interpréter la non décision de Ryad. Mais le travail de décryptage est nécessaire pour relancer ou pas une offre de Thales en Arabie Saoudite. Plusieurs raisons sont aujourd'hui avancées pour expliquer l'échec de la visite de François Hollande sur ce dossier. Les Américains ont-ils eu un pouvoir de nuisance sur la signature du contrat ? Depuis plus de six mois, Lockheed Martin fait le forcing pour fournir au royaume des missiles Patriot PAC-3. "Il est plus facile de faire dérailler un contrat que de l'obtenir", explique-t-on à La Tribune.Ou est-ce des divergences dans la famille royale ? "L'Arabie Saoudite n'est pas la France où tout le monde est contraint de marcher en rang serré derrière l'Elysée une fois la décision prise", note un bon observateur de l'Arabie Saoudite, sous-entendant que la parole du roi peut être remise en cause au sein de la famille royale. Ou enfin est-ce que l'audit sur toutes les négociations en cours et les contrats à la signature lancé cet automne par le prince Bandar ben Sultan ben Abdelaziz Al Saoud, chef des services de renseignements, n'est pas achevé ? Ce qui aurait reporté la décision de l'Arabie Saoudite. Des questions pour le moment sans réponse.
Le missile Crotale en question ?
Des sources industrielles concurrentes de Thales interrogées estiment quant à elles que l'offre française ne correspond plus aux souhaits des Saoudiens. Clairement, assurent-elles, Ryad ne veut plus des Crotale NG, un missile de défense aérienne de courte portée. D'autres estiment enfin que Thales et ODAS, qui représente les intérêts commerciaux des groupes d'armement français dans le royaume, doivent revoir leur offre industrielle. A suivre.
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